Qui est le plus fort entre l’euro et le dollar ?

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En tant que professionnel du forex, b-sharpe vous permet de mieux comprendre le fonctionnement du marché du forex. On lit souvent que le franc suisse est une monnaie forte. Voici un article qui vous donnera quelques explications à ce sujet.

Le franc suisse tire sa force de son histoire et de ses relations Ă©conomiques avec ses principaux partenaires. Avec une Ă©conomie forte, une dette faible et des investissements Ă©trangers importants, tous les ingrĂ©dients s’unissent pour faire du franc suisse ce qu’il est aujourd’hui : une monnaie forte.

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Une devise est forte ou faible… comparĂ©e Ă  une autre devise

Cela peut sembler Ă©vident, mais une devise peut ĂŞtre forte par rapport Ă  une devise et faible par rapport Ă  une autre. Si nous prenons comme exemple le franc suisse et le dollar pour une pĂ©riode allant de 1971 Ă  aujourd’hui, nous pouvons constater qu’il est nĂ©cessaire de payer un peu moins de 1 000 CHF pour obtenir 1 000 USD aujourd’hui, alors qu’en 1971, il a fallu vendre plus de 4’000 CHF pour obtenir 1 000 USD. Bien que ces deux devises puissent ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme fortes en termes absolus, le franc suisse semble clairement gagner le match contre le dollar au cours de la pĂ©riode.

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Si l’on prend l’exemple du dollar et de l’euro pendant la mĂŞme pĂ©riode (les taux de change de l’euro avant la crĂ©ation de l’euro ont Ă©tĂ© reconstituĂ©s Ă  partir des anciennes monnaies qui composent la monnaie), nous constatons que les deux devises sont un peu plus Ă©quilibrĂ©es (avec toutefois des changements importants au cours de la pĂ©riode). En fait, il a fallu payer un peu moins de 1 400$ pour obtenir 1 000 EUR en 1971, alors qu’il est actuellement nĂ©cessaire de payer un peu plus de 1’140 USD pour obtenir 1 000 EUR. L’euro semble donc plus fort que le dollar, mais dans des proportions plus Ă©levĂ©es, il n’est Ă©quilibrĂ© que pour la paire de devises USD CHF.

C’est entre 1920 et 1945 que le franc suisse a construit les fondements de sa force

Alors que dans les annĂ©es 1920, les devises europĂ©ennes se sont effondrĂ©es les unes après les autres, avec la marque allemande, victime de la pĂ©riode d’hyperinflation dans la RĂ©publique de Weimar, oĂą en 1923, les prix de dĂ©tail sont passĂ©s d’un facteur de 1 milliard Ă  750 milliards en 10 ans (simplement, ce qui valait 1 point 10 ans plus tard). la monnaie suisse prend sa pleine valeur comme monnaie refuge grâce au maintien de son Ă©talon-or, qui attire de plus en plus les investissements Ă©trangers. Ă€ la fin des annĂ©es 1920, le prix du franc suisse Ă©tait non seulement bon : l’Ă©conomie d’exportation suisse a Ă©tĂ© gravement touchĂ©e par ce franc suisse coĂ»teux, ce qui a entraĂ®nĂ© un chĂ´mage de plus de 20 % de la population active au milieu des annĂ©es 1930. Avec la Seconde Guerre mondiale, la Suisse accumulera des actions d’or vendant des matières premières Ă  l’Allemagne contre elles. C’est au cours de ces 25 annĂ©es que le franc suisse a construit les fondations de son robustesse.

Renforcer le franc suisse jusqu’Ă  la fin des accords de Bretton Woods

Ă€ la fin de la guerre, la Suisse a refusĂ© d’adhĂ©rer aux accords de Bretton Woods (qui opposent les devises au dollar, avec un lien avec l’or), mais le franc suisse est l’une des devises les plus fortes. Lorsque les accords de Bretton Woods ont chutĂ© en 1971 et que les devises Ă©taient soumises Ă  des taux de change flottants (c’est-Ă -dire que les taux de change sont rĂ©gis par l’offre et la demande), l’Ă©conomie suisse est restĂ©e en bonne santĂ©. Il en rĂ©sulte directement une Ă©valuation du prix du franc suisse par rapport aux autres devises. Les flux de capitaux Ă©trangers vers les banques suisses, mais les entreprises suisses, en particulier les entreprises industrielles, connaissent une nouvelle fois des moments difficiles et le chĂ´mage augmente en Suisse.

Le choc pétrolier des années 1970 et la crise monétaire des années 1990

Les crises les sociĂ©tĂ©s pĂ©trolières des annĂ©es 1970 seront la fin des diffĂ©rents projets conçus par la Banque nationale suisse (BNS) pour rĂ©duire l’augmentation du prix du franc suisse. Les difficultĂ©s Ă©conomiques de la Suisse continuent de diminuer le contrĂ´le de l’injection de liquiditĂ©s dans l’Ă©conomie afin de rĂ©duire les effets du krach de 1987. En consĂ©quence, le secteur de la construction et de l’immobilier est en surchauffe et, pour contrer ce phĂ©nomène, la BNS augmente les taux d’intĂ©rĂŞt et ajoute ensuite l’Ă©conomie du pays dans une forte rĂ©cession. Au final, les annĂ©es 1990 auront Ă©tĂ© très difficiles Ă©conomiquement en raison d’une baisse trop tardive des types d’intĂ©rĂŞt. Mais le franc suisse est restĂ© face Ă  presque toutes les devises.

L’introduction du taux minimum est une consĂ©quence de la crise de 2008

En rĂ©ponse aux consĂ©quences de la crise de 2008 rĂ©sultant de la crise Ă  haut risque initiĂ©e par Banques amĂ©ricaines, la BNS a dĂ©cidĂ© en 2010 de rĂ©duire leurs taux d’intĂ©rĂŞt Ă  zĂ©ro afin de prĂ©server le système bancaire suisse et d’inonder le marchĂ© des liquiditĂ©s. ImmĂ©diatement, le franc suisse retrouve son rĂ´le de valeur refuge et son prix augmente considĂ©rablement par rapport Ă  l’euro et au dollar, obligeant la BNS Ă  Ă©tablir un taux bas par rapport Ă  l’euro, afin de protĂ©ger les exportations suisses.

Une économie adaptée et un faible endettement qui contribuent à la robustesse du franc suisse

Dans le cas de la Suisse, deux facteurs importants expliquent la robustesse du franc suisse par rapport aux autres devises :

  • l’Ă©conomie du pays, plutĂ´t sur le plan international, et qu’il a pu traverser les diverses crises rĂ©centes sans trop de dommages,
  • son faible endettement par rapport aux pays voisins (moins de 30 %, alors que dans de nombreux pays, la dette est proche de 100 %, voire plus).

La Suisse attire le capital Ă©tranger

Les pays dotĂ©s d’une monnaie dite dure ont la mĂŞme caractĂ©ristique : ils attirent des capitaux d’investisseurs Ă©trangers. Et plus les flux de capitaux Ă©trangers sont nombreux, plus la monnaie devient forte. En dehors de la pĂ©riode 2012-2013 qui n’entraĂ®ne pas d’investissements Ă©trangers en volume en Suisse, les investissements Ă©trangers ont toujours profitĂ© Ă  la Suisse.

Par exemple, pour la seule annĂ©e 2014, les investisseurs Ă©trangers ont investi 6 milliards de francs en Suisse. Très logiquement, il s’agit des sociĂ©tĂ©s holding qui ont principalement investi en Suisse, alors que les entreprises industrielles se sont dĂ©couplĂ©es.

La Suisse est l’un des pays du monde qui investit le plus Ă  l’Ă©tranger. Pour bien comprendre le ratio de puissance (et donc les influences potentielles d’une devise par rapport Ă  l’autre), les entreprises et les investisseurs suisses ont dĂ©sinvesti plus de 3 milliards de francs suisses en 2014 (après avoir investi plus de 35 milliards de francs) l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente). Ce dĂ©sinvestissement n’Ă©tait pas le mĂŞme : alors que 9 milliards de francs suisses ont Ă©tĂ© rapatriĂ©s de pays europĂ©ens hors de l’Union europĂ©enne, ils ont investi plus de 6 milliards dans les pays de l’UE. 4 milliards ont Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©s en AmĂ©rique du Nord, soit un montant Ă©quivalent en AmĂ©rique du Sud et 2 milliards d’OcĂ©anie. D’autre part, les investissements les plus importants ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en Asie (plus de 10 milliards en 2014). Source : BNS

Investissements suisses dans le monde en 2014 : 1 .056 milliards contre 750 milliards d’investissements Ă©trangers en Suisse

En 2014, plus de 750 milliards de francs suisses d’investissements Ă©trangers se trouvaient en Suisse, près de 80 % dĂ©tenus par des investisseurs des pays de l’Union europĂ©enne et 13 % des États-Unis.

Ă€ elle seule, la Suisse dĂ©tient plus de 4,5 % des investissements Ă©trangers du monde. En comparaison, un pays comme la France est lĂ©gèrement meilleur (5,2 %), l’Allemagne (6,4 %) et le Royaume United (6,4 %) en tĂŞte des pays de l’Union europĂ©enne (source).

Ces montants importants Ă  l’Ă©chelle nationale et internationale caractĂ©risent la confiance que les investisseurs Ă©trangers accordent au franc suisse, d’une part, et dans le pays d’autre part. En outre, les flux commerciaux de l’euro et des francs suisses contribuent Ă  l’apprĂ©ciation du franc suisse par rapport Ă  l’euro, par exemple en 2010, lorsque le franc suisse Ă©tait de 20 Ă  25 % par rapport Ă  l’euro.

Selon les analyses et les experts, le franc suisse n’est pas aussi fort

Selon certains experts Ă©conomiques, le franc suisse ne serait pas aussi fort que cela. Pour Ă©tayer cette dĂ©claration, ils ont analysĂ© le comportement des principales devises en situation de crise. Ces experts ont supposĂ© qu’une valeur du logement devrait fournir un rendement positif pendant les pĂ©riodes de crise et une prime de risque nĂ©gative Ă  long terme.

Sur la base de cette hypothèse, les analystes ont analysĂ© le comportement de 26 pièces pendant 15 ans de 1999 Ă  2013. Et Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale, seules deux devises ont, selon les termes de l’analyse, un comportement de valeur d’abri : le yen et le dollar. Au contraire, le franc suisse, qui a tendance Ă  suivre les mouvements de l’euro, ne prĂ©sente pas les caractĂ©ristiques d’une valeur de refuge. Toutefois, les analystes indiquent que cette tendance s’est accentuĂ©e depuis 2011 et que l’analyse est antĂ©rieure Ă  la fin du taux infĂ©rieur. On peut donc estimer que, libĂ©rĂ© de l’indexation vers l’euro, le franc suisse Ă©voluera plus favorablement (et donc positivement) en temps de crise. L’analyse complète est disponible sur le site Web du CEPII.

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